Nous, les z’oiseaux
Tchip, tchip , tchip (le dernier des trois tchip, un ton plus haut, s’il vous plaît!). Zoumdi, zoumdi, zoumdi (sur le troisième di, on descend, de grâce!)
Près de la rivière, celui-là jette au vent ses trilles; du côté des vergers, l’autre siffle façon canaille (entre les doigts ?). Sur les tas de feuilles mortes qui traînent, il y en a quelques-uns qui croassent toujours, la voix éraillée par l’hiver.
Thuit - huit, huit – huit, huit – huit! Six fois huit: quarante-huit? Des nouveaux-venus dans la classe chuchotent, un peu timides, incertains de leurs calculs, alors que l’artiste confirmé déverse en professionnel sa cascade de douze notes avec fioriture finale.
Toubi , toubi, toubi... or not? - Toupie, toupie, yes! I’m dancing! rétorque celle-là, qui joue les Anglaises.
Le pic fait rouler des ra de tambour en se cognant la tête contre les vieilles écorces.
Malgré ce beau percussioniste, personne n’est au diapason de quiconque. C’est le concert cacophonique! Nous, les z’oiseaux, sommes tous là, de nouveau, pour gueuler le printemps aux oreilles des pâquerettes.
Antoine Mack