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Airs de flûte
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15 janvier 2009

Noir corbeau

corbeau12Laissez-moi vous raconter, en suivant les pas d’Ovide, grand poète latin, comment le corbeau devint noir... (librement inspiré des Métamorphoses).

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Nulle beauté, dans la Thessalie, n’effaça celle de Coronis. Apollon l’aima tant qu’elle fut fidèle, ou du moins tant qu'elle agit sans surveillants indiscrets... Mais le corbeau découvrit l’inconstance de la belle et voulut la révéler, en échange de quelque avantage que lui donnerait sûrement le dieu, une fois mis au courant.

Inexorable témoin d’une faute cachée, il se hâta de voler vers son maître. La corneille babillarde le suivit à tire d’aile ; elle voulait savoir l'objet de son voyage et, l’ayant appris, elle dit au corbeau :      « Ton zèle est indiscret. Il te sera funeste ! Ecoute-moi ! Ne rejette pas mes présages. »

Le corbeau refusa les conseils de sa congénère et s’en alla raconter à Apollon qu’il avait surpris Coronis avec un jeune Thessalien. Alors le dieu entra dans une fureur incontrôlée et tua son amante. Ce qu’il regretta aussitôt et qu’il reprocha au corbeau, bien sûr. L’oiseau, qui attendait le prix de son zèle, fut puni.

Et c'est ainsi que, corbeau trop indiscret, tes plumes devinrent noires, de blanches qu'elles étaient auparavant. Ton plumage, brillant comme la neige, égalait la blancheur sans tache des colombes. Il ne cédait en rien à celle de l'oiseau vigilant dont les cris devaient un jour sauver le Capitole, à celle du cygne même qui se plaît dans les eaux. Mais ta langue te perdit; et, pour n'avoir pas su te taire, la couleur de l'ébène couvre maintenant ton plumage argenté.

Antoine Mack

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Commentaires
O
C'est sûrement ça, chère Anne. C'est en bas de l'échelle que se trouvent toujours les coupables. Il arrive qu'on les appelle les lampistes!
A
Une virgule (2° phrase)et une parenthèse fermante (3° phrase) manquent.
A
Je reprends donc les faits, rien que les faits. Le corbeau obéit à Apollon. C'est Apollon qui tue l'infidèle, et le corbeau zélé, obéissant qui est puni. Mais l'action du corbeau était volontaire (la corneille l'avait prévenu), pas celle d'Apollon (puisque sous l'emprise d'une fureur incontrôlée. Et, comme l'écrit Descartes,"Il n'y a que ce qui dépend de la volonté qu'on ait sujet de récompenser ou de punir." Si Apollon est responsable, seul le corbeau est coupable.<br /> Moralité : Les corbeaux sont toujours coupables. <br /> Question corollaire : Les ministres de nos gouvernements auraient-ils pris exemple sur les Dieux de l'Olympe ?<br /> <br /> Raconte-nous vite, oiseleur, d'autres Métamorphoses.
O
Il faudrait dire aussi, à la décharge de ce pauvre corbeau, qu'il fut peut-être, en l'occurrence, victime de son devoir... Ovide laisse entendre en effet qu'Apollon lui-même aurait confié à l'oiseau argenté le soin de surveiller Coronis! On voit bien là l'inconséquence des dieux!
R
Et le corbeau, à sa façon, retint la leçon, puisqu'aujourd'hui un corbeau n'est pas celui qui dénonce publiquement, mais anonymement...
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