Six vers de Heinrich Heine (Düsseldorf, 1797 – Paris, 1856) pour une amie revenue de sa cachette...

Tant de perles précieuses se cachent
Au fond de l’océan. Tant de belles fleurs
Ne connaissent jamais le baiser d’un regard.
Seule les voit s’épanouir la forêt silencieuse.
Dans le vide du désert – inconsolées –
Elles dilapident leurs suaves parfums.

La vie de Heinrich Heine, l’un des grands poètes romantiques allemands, a été marquée par l’incompatibilité entre ses origines juives et son identité allemande. L’antisémitisme lui barre l’accès à des chaires universitaires qu’il visait. Déçu, il s’exile à Paris, en 1831, à trente-quatre ans, piéton baudelairien avant l’heure. Il y fréquentera les socialistes utopistes. Il meurt en 1856 et sera inhumé au cimetière de Montmartre. Nombre de ses poèmes ont été mis en musique par Frantz Schubert et Robert Schumann.

En 1835, ses œuvres ont été interdites en Allemagne. Elles seront brûlées également par les nazis, en 1933, sur la place de l’opéra de Berlin. Prémonition? Dans sa pièce Almansor, qui évoque les autodafés de Cordoue, il écrivait: «Ce n’était là qu’un prélude. Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler les hommes».

A rapprocher aussi de cette Charade.

Mon premier sera toujours,
Même si la terre disparaît.
Mon second, nous le sommes et le resterons
Quand nous comprenons ce que signifie lire.

Antoine Mack

Tant de perles précieuses...

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