Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Airs de flûte
Airs de flûte
Archives
19 mai 2010

Mon jardin n’a besoin...

 

iris_noir

Iris germanica

Revenons à Stefan George (1868-1933), important poète lyrique de l’école néo-romantique allemande, dont nous avons déjà lu Voyez les oiseaux début décembre 2009.

Grand voyageur à travers l’Europe, Stefan George a rencontré Verlaine, Mallarmé, Rodin, entre autres, lors d’un séjour d’études à Paris. De 1900 jusqu’à sa mort, il a mené sa vie selon des règles de conduite très sévères, s’appuyant sur l’amitié d’hommes d’une élite européenne dont il  partageait les idées.  Loin de celles des nouveaux maîtres de l’Allemagne, son pays qu’il a fui au début des années 30 pour s’installer en Suisse, près de Locarno.

Quel est ce sombre jardin dont il parle ici?

Antoine Mack

 

Mon jardin n’a besoin ni d’air ni de chaleur

 

Mon jardin n’a besoin ni d’air ni de chaleur,

Le jardin que je me suis construit.

Les essaims sans vie de ses oiseaux

Jamais encore n'ont vu de printemps.

 

De charbon sont les troncs, de charbon les branches.

Champ sombre au bord de la sombre colline.

Les fardeaux des fruits jamais cueillis

Brillent comme la lave dans le bosquet des pins.

 

Echappée d’une grotte cachée, une lueur grise

Ne dit pas quand le matin, quand le soir approchent

Et les vapeurs poussiéreuses de l’huile d’amande

Planent sur les planches, les herbes et les semis.

 

Mais comment te porter témoignage dans ton sanctuaire

(Voilà ce que je me demandais, y marchant, mesurant, méditant 

Et oubliant tout dans le téméraire tissu du tourment)

Sombre, grande et noire fleur?

 

Stefan_George333

 

 

Publicité
Commentaires
O
Pour les Grecs, elle personnifiait l'arc-en-ciel, la belle fleur, mais ce noir étonnant lui va très bien! Les nôtres sont d'un bleu très clairs et poussent dans le massif du junipérus vert sombre. Quant au rosier ressuscité l'an dernier, il a fait s'épanouir cinquante fleurs d'un coup, cinquante flammes nouvelles.
C
Cet iris noir, magnifique, et le poème est beau, lui aussi… "le téméraire tissu du tourment"…
Airs de flûte
Publicité
Newsletter
Publicité