17 juin 2009
Sur une île balte
Les lendemains de fête, je m’offre un petit plaisir. A midi, je pose dans mon assiette un maquereau frit, mariné au vinaigre, et une pomme de terre en robe des champs. A côté, je me sers une carafe d’eau.
Dès la première bouchée, en fermant les yeux, je me vois assis, les pieds dans le vide, au bord d’une falaise. A l’endroit précis de cette île de la Baltique d’où glissa une église qui alla s’abîmer au fond de la mer, comme le racontait Norfolk Lawrence dans Le Rhinocéros du Pape.
Il me suffit alors de tendre l’oreille pour entendre, montant du fond des eaux, les messes basses que marmonnent, pour le salut des âmes de quelques moines engloutis en même temps que l’église, de gigantesques bancs de maquereaux et de harengs.
Antoine Mack
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