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Airs de flûte
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9 avril 2009

Le crocodile patenté

crocodile

Si l’on cherche bien au rayon K des vieilles bibliothèques allemandes, on peut trouver des œuvres signées Manfred Kyber (1880 – 1933) qui méritent quelques heures d’attention.

Ce directeur de journal qui avait étudié la philosophie, la psychologie et l’histoire littéraire de son pays, nous a laissé de très intéressantes « Histoires d’animaux anthroposophiques ».

Les quinze premières lignes de son Crocodile patenté vous parlent de gens que vous reconnaîtrez aisément. Il s’en trouve, de ces crocodiles, partout dans le monde, à toutes les époques. Surtout parmi ceux qui nous gouvernent... et ceux qui voudraient bien...

«Il y avait un désert, et dans le désert un fleuve, et dans le fleuve un crocodile. Je suis désolé d’avoir à vous dire cela, mais généralement on n’aime pas les crocodiles. Non. Cela ne vient pas du fait que leur livrée, la plupart du temps, est boueuse et négligée, ni de ce pli antipathique qu’ils portent indubitablement autour de la bouche. Ce ne sont là après tout que des aspects extérieurs. L’antipathie vient de leur appétit. C’est une chose qui se vérifie partout dans le monde : plus l’appétit s’amplifie, plus la sympathie décline. (...) Personne n’a envie, quelques mots à peine sont-ils échangés pour prendre contact, de se retrouver assis là sans mains ou sans pieds, dont il a encore besoin par ailleurs et qui, après tout, lui appartiennent. Et c’est bien connu que tous ceux que vous voulez avaler vous trouvent antipathique. Et comme le crocodile trouve appétit à tout et qu’il veut tout avaler, il n’est aimé de personne. Il avale des missionnaires, des grenouilles, des nègres, des singes et même des membres de sa propre famille – par pur appétit.»

Des noms ! Des noms !

Antoine Mack

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Commentaires
O
Bien sûr, chère tigresse ;-))<br /> <br /> Mais Manfred Kyber écrivait cela avant 1930. Les mœurs ont bien changé depuis, puisque les Allemands d'aujourd'hui appellent les grands profiteurs, responsables de la crise, des... sauterelles (tu te souviens? l'une des dix plaies d'Egypte!)
S
Salut cher Oiseleur<br /> <br /> Oui c'est impressionnant, et lorsqu'on s'intéresse d'un peu plus près aux reptiles, on ne cesse d'être étonné. <br /> <br /> Ceci dit, j'avais bien sûr compris qu'il s'agissait d'hommes. Mais quel dommage d'accabler encore ces pauvres sauriens en donnant leur nom à des gens qui n'en valent pas la peine!
O
Bonjour et bienvenue, chère sherkan.<br /> <br /> Tu as sûrement compris que les crocodiles dont il est question ici sont en réalité des hommes! "Histoires d'animaux anthroposophiques"...<br /> <br /> Il y a deux ou trois jours, j'ai vu une maman alligator transporter (entre ses dents) toute sa progéniture et quelques autres petits qui lui avaient été confiés vers un nouveau lieu de vie, l'ancien étant en passe de s'assécher. Impressionnant, en effet!
S
Chère Anne et cher Oiseleur,<br /> vous seriez surpris de la tendresse d'une maman crocodile envers ses petits ou de la délicatesse d'un mâle envers son amante d'un instant. Leur tord: être carnivore et suffisamment fort pour tuer un homme. Quelle horreur! Tout le monde sait bien que l'homme, lui, ne tue jamais aucun animal !!!
C
à retardement ma réponse : mordue, non, encore moins par un trop dentu !<br /> ...mais quand même, j'ai connu des vauriens qui voulaient avaler leurs proches, sous des dehors si trompeurs que ceux-ci se sentaient tout d'abord séduits...<br /> Voila qui rejoint ton histoire de beau taureau blanc ... méfiez-vous fillettes, et gentes dames qui vous croyez éclairées...le crocodile sommeille en certains séducteurs aux airs innofensifs...
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