Le forsythia en été
Valérie Mack
Elle pratique le jardinage avec une passion hérétique qui lui aurait valu le bûcher en d'autres temps.
Juste sous les branches du forsythia, elle accroche des jardinières dans lesquelles elle sème des capucines, des volubilis. L'été venant, les vrilles sortent, grimpent, s'entortillent, se faufilent dans le vert, se perdent par ici pour ressortir par là, où on ne les attendait pas. Oubliant son jaune éclatant du début mars, le forsythia se couvre en juillet d'un éclaboussement de rouges orangés, de violets épiscopaux et de bleus lumineux. Feu d'artifice contre nature qui, de nos jours, amuse les passants.
Ce matin, bien à l'écart de ce flamboiement, tout au bout de la terrasse, très discrètes, deux fleurs nouvelles se sont épanouies, les pétales encore un peu fripés de sommeil. Je lui ai demandé. Elle ne sait pas d'où elles viennent.
Antoine Mack