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Airs de flûte
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19 juillet 2010

La peur (Hermann Schmitz)

Hermann (Harry) Schmitz, est né en 1880 à Düsseldorf. Fils maladif d’un directeur d’usine, il interrompt ses études, dès l’âge de 18 ans, pour aller en Corse soigner une tuberculose. Un an plus tard, alors qu’il n’est pas guéri, il revient en Allemagne et son père l’incite à entreprendre une carrière commerciale.

En même temps, il se met à écrire alors des contes, des poèmes et des pièces courtes qui paraissent dans des journaux et dans des revues satiriques, telles que le célèbre Simplicissimus. Il lui arrive aussi de présenter ses grotesques comme conférencier, en particulier dans des réunions d’œuvres de bienfaisance. En 1911, un premier ouvrage est enfin édité, mais Schmitz comprend à ce moment-là que ses espoirs de guérison sont devenus vains. Il mettra fin à ses jours en 1913.

Candace_Hilligoss

La peur

Une main dure enserre le soleil dans ses griffes.
Un vent tiède chasse des feuilles sèches qui crépitent.
Un oiseau mort tombe du haut de la nue
Et s’écrase sur la terre.
Dans l’air étouffant d’une hutte, serrés les uns contre les autres,
Remplis d’effroi, ils fixent du regard le jour couleur de soufre.
La porte s’ouvre violemment, poussée par une main invisible.
Le chien, en geignant, rampe vers le coin.
Et maintenant le mouvement de l’horloge murale devient plus lent,
Une fois encore, tic --- tac ---
Et les aiguilles s’arrêtent.
Un rire strident dans les airs!
Les hommes pétrifiés tendent l’oreille vers le vide.

Hermann (Harry) Schmitz

Illustration : les yeux de Candace Hilligoss dans Carnival of Souls, film-culte (de terreur) de Herk Harvey (1962).

Ils fixent du regard le jour couleur de soufre...

Antoine Mack

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Commentaires
O
Froid dans le dos en effet, comme chez le Belge Jean Ray, comme chez l'Américain Richard Matheson ou le Britannique Montague R. James...<br /> <br /> La peur doit naître, pour être goûteuse, de l'invisible, de l'indicible, à peine suggérés.
B
Brrrrrrrrr ! Froid dans le dos... Il aura pas vraiment eu une vie désopilante, ton Harry ! Mais peut-être cela lui aurait fait plaisir de savoir que 100 après, ses poèmes donnent encore la chair de poule ?
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