Amour courtois
Le texte qui suit n’est pas exactement une traduction. Il s’inspire librement d’un poème de Ludwig Uhland écrit en 1811 et probablement suggéré à l’auteur par la littérature courtoise française, pendant un séjour d’études à Paris (1810-1811). Préromantique?
Uhland a été longtemps professeur à Tübingen où il est né en 1787 et mort en 1862.
Le chevalier de la nuit
Sur des accords de guitare, un chant
Rompt le silence de la nuit sans lune.
Un homme est venu sous mon balcon.
Ses mots courtois sont montés vers moi.
De claires étincelles ont jailli soudain;
L’écho du fer des épées a rebondi sur les murs.
Contre d’autres galants, avec vaillance,
Il s’est longtemps battu pour moi.
L’hommage que l’on rend aux nobles dames,
Le cher inconnu me l’a prodigué
Au point d’éveiller une ardente flamme
Que j’ai senti monter en moi.
Au lever du jour, du haut du balcon,
J’ai regardé dans la rue silencieuse
Et je n’ai vu de lui, sur le pavé,
Que le sang qu’il a versé pour moi.
Antoine Mack