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Airs de flûte
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4 juin 2009

Dors, ma petite fiancée

for_t_viennoise

En 1931, ses pièces La nuit italienne et Légendes de la forêt viennoise triomphent à Berlin. Deux ans plus tard, quand les nazis se mettent à brûler les livres, ceux de Ödön von Horvarth sont du nombre. «Auteur dégénéré», comme Heinrich Heine...

Ödön von Horvath, dramaturge austro-hongrois de langue allemande, est né à Fiume (aujourd’hui Rijeka, en Croatie) en 1901. Après des études en hongrois, avec un précepteur personnel, à Budapest, puis en allemand à Vienne et à Munich, il se consacre très vite à la littérature. Son théâtre connaît bientôt le succès.

Fuyant le nazisme, il voyage à travers l’Europe et se trouve à Paris en 1938. Il y discute avec Robert Siodmak l’adaptation au cinéma de son roman Jeunesse sans Dieu, lorsque, le 1er juin, un marronnier déraciné par une tempête tombe sur lui et le tue, sur les Champs Elysées, juste devant le théâtre Marigny.

L’intégrale de son œuvre théâtrale est éditée en français par la maison d’édition L’Arche, qui publie aussi, depuis 1954, les œuvres de Bertolt Brecht.

Antoine Mack

[ et les gens diront ]

Et les gens diront
Dans des jours lointains et bleus
(et ce sera juste)
Ce qui est faux et ce qui est vrai.

Et le faux disparaîtra
Bien qu’aujourd’hui il triomphe
Et le vrai adviendra
Bien qu’aujourd’hui il crève.



Dors, ma petite fiancée

Dors, ma petite fiancée, je veux te tenir dans mes bras
Comme Dieu tient embrassées les prières des hommes solitaires.
Dors, ma petite fiancée,
Entre dans la soie des contes
Pour vivre dans le royaume nocturne des songes d’été.
Regarde les bleus du ciel là-haut
Et lorsque tu longeras les frontières du paradis
Pense à moi.

Dors, ma petite fiancée, je sais,
Quand je caresse tes cheveux,
Que tu te maries avec le roi des légendes.
Dors, ma petite fiancée,
Il ne te fera aucun mal, l’homme méchant
Que je suis à ton côté.

Dors maintenant  –  toi.

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Commentaires
C
Dieu est cruel, parfois, quand il s'incarne en marronnier.<br /> <br /> Claire, je ressens aussi de l'ambiguité dans ce poème.<br /> Pour faire entrer les petites fiancées dans l'éternité de la soie des contes, il y a des voies diverses.<br /> Vous nous tiendrez au courant de vos découvertes littéraires !
O
Merci, chère Claire, de ce bel écho. Je chercherai de mon côté le livre de Clarissa Pinkola Estès.
C
Ce poème est très subtil, Oiseleur, vraiment très subtil. <br /> Ces deux mots "l'homme méchant" disent là où ils sont placés beaucoup plus qu'un simple conte de fées...<br /> Dans "Femmes qui courent avec les loups", Clarissa Pinkola Estès fait une analyse très fine et remuante de "Barbe Bleue", le "prédateur intérieur" des femmes (et des hommes). Le sous chapitre est : "traquer l'intrus, un début d'initiation". On y lit de bien belles choses sur les naïves endormies...<br /> <br /> Les circonstances me font saisir cette lecture possible, mais n'effacent pas l'autre lecture, uniquement positive, de cette poésie totalement généreuse d'un homme qui aime et se connait, se donne entier, et protège même de lui-même.<br /> <br /> Je vais chercher les livres de cet éternel jeune homme abattu par un arbre, comme tel autre, tué par une rose...
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